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Mounya
05-23-2018, 03:12 PM
Prof. Dr Hasan Kamil Yılmaz

De physionomie, Bâyazid al-Bistâmî ressemblait à Abû Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui). Il était plutôt maigre et avait le teint clair. Il avait la barbe clairsemée et blanche ; et les yeux affaissés. Il est aussi surnommé « le Sultan des Sages ». Né en Iran, dans la même terre que Salmân al-Farisi, il y vécut et acquit sa réputation de Héros de l’Esprit


Après avoir uni l’origine et le tempérament de Hadrat Ali à la voie et au lignage d’Abû Bakr par Ja’far as-Sâdiq, la « Chaîne d’or » accueille Bâyazid al-Bistâmî, qui occupe le maillon suivant. Il naquit dans la ville de Bistam, en Iran, patrie de Salmân al-Farisi (qu’Allah soit satisfait de lui), qui vécut avant lui. Son nom était Tayfur ibn Issa connu, en effet, sous le nom de Bâyazid al-Bistâmî. Tayfur avait deux frères : Adam et Ali. Tous les trois étaient dévots et s’adonnaient à l’ascétisme ; mais Tayfur était sans aucun doute le plus distingué d’entre eux.


Bâyazid al-Bistâmî fut le contemporain d’Abû Hafs Haddâd, d’Ahmed Hadrawayah et de Yahya ibn Muaz ; il était, en outre, l’ami intime de Shaqiq Belhi et de Dhul-Nun Misrî. Il appartenait à l’école Hanafite et à la tarîqa Siddiqiyya. Après avoir quitté Bistam, son village natal, il voyagea durant trente années, visitant la Syrie et, particulièrement, les alentours de Damas. Il s’occupa de science et de combattre son propre nafs. Il mourut en 324/848 ou en 352/875 selon d’autres sources ; il fut enterré à Bistam.

Bâyazid reçut l’initiation et son instruction de l’influence spirituelle de Ja’far as-Sâdiq, selon les modalités uwaysi.

à suivre

Mounya
05-26-2018, 12:38 PM
Bâyazid fut l’un de ces Soufis totalement immergés dans la béatitude de l’attraction divine, qui parlent de Tawhîd et qui ont atteint le degré du véritable et ardent amour pour Allah.

Selon les renseignements fournis par Munâwî, auteur de l’ouvrage « Qawâqib », (les étoiles), ses contemporains lui portèrent des accusations parce qu’ils ne comprenaient pas ses affirmations relatives à la science de l’Unicité et de la Connaissance d’Allah ; par conséquent, ils le forcèrent à s’exiler pas moins de sept fois. Chaque fois, cependant, leurs intrigues furent défaites, et furent cause de tribulations pour ses mêmes auteurs. Voyant cela, ils comprirent sa grandeur et commencèrent à le respecter.

Une fois, ils lui demandèrent :

« Qu’est-ce que le Tawhîd ? »

Et il donna cette réponse :

« Le Tawhîd signifie foi inébranlable. Pour celui qui a une connaissance d’Allah sûre et certaine, le Tawhîd, c’est de savoir comment chaque créature se comporte ; en réalité, c’est un acte d’Allah : ne rien Lui associer ni personne dans sa propre conduite. L’homme qui connait Allah, s’il arrive à affermir cette connaissance dans son entendement, parviendra au Tawhîd.

La signification de tout ceci est qu’Allah n’a pas d’associés dans les faits.

A cause de son discernement, il avait coutume de faire cette fervente supplique : « Ô Seigneur ! Enlève la moitié de moi-même parce que, quand je suis avec Toi, rien n’est plus grand que moi. Mais si je reste avec mon nafs, alors rien n’est plus insignifiant que moi. »

Bâyazid était un ascète. Son ascétisme prévoyait trois degrés. Comme lui-même l’expliquait, le premier consistait à renoncer à ce monde et à ce qu’il contient ; le second, à se détacher de l’amour de l’au-delà et de tout ce qui le concerne ; le troisième, à couper chaque lien du cœur attaché à autre qu’Allah.

Il mettait en relation la faim avec la Science de l’Esprit (Hikmet) et la signifiait comme l’une des sources principales du savoir procédant du monde divin. Il avait coutume de dire : « La faim est comme un nuage. Quand l’homme est affamé, son cœur est restauré par les pluies du savoir divin ».

On lui demanda une fois :

« Comment as-tu fait pour obtenir la Connaissance d’Allah ? »

Il répondit :

« Par l’estomac vide et le corps sans défense. »

« Pourquoi loues-tu tellement la faim ? » lui répéta-t-on.

Il répondit :

« Si le Pharaon avait eu l’estomac vide, il n’aurait pas eu la prétention d’être Dieu. »

Il but le vin de l’amour et en fut enivré. Pour ce motif, on lui posait des questions et répondait parfois : « Je le cherche aussi depuis trente ans, mais je n’en ai pas encore trouvé la trace ». Quand ces paroles furent rapportées à Dhul-Nun al-Misrî, celui-ci s’exclama : « Frères, Bâyazid est parti en compagnie de ceux qui vont à la rencontre d’Allah. Ils ne laissent pas d’empreintes dans ce monde car ils se sont éteints en Allah.

Bâyazid al-Bistâmî, célèbre pour son amour envers Allah et ses états d’enlèvements (mystiques) consécutifs à l’influence de l’attraction divine, attira également l’attention de Mohieddine Ibn Arabî qui le cita souvent dans ses œuvres. L’amour qu’éprouvait ibn Arabî pour Bâyazid réveilla à son tour, parmi les principaux Maîtres Naqshbandi liés à la silsila de Bâyazid, un intérêt particulier vis-à-vis d’ibn Arabî. Jusqu’à l’Imam Rabbanî, la majeure partie des Maîtres Naqshbandi écrivirent des commentaires sur les œuvres d’Ibn Arabî ; ou mieux, on peut dire que l’amour pour Ibn Arabî constituât une caractéristique de la silsila Naqshband
.

suite et fin
rapporté : Musa Belfort.