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كاتب الموضوع : Mounya المنتدى : soufisme sunnite
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Al-Hikam : Œuvre maîtresse
Le livre des Hikam est l’œuvre la plus connue de l’Imâm Ibn `Atâ’illâh. Il est consacré au savoir spirituel par excellence, décliné selon trois thèmes dominants : la perfection de la compréhension du Monothéisme, l’éthique et les nobles manières, le cheminement vers Dieu et ses principes [2]. Il y déversa la quintessence de sa gnose et des vérités subtiles qu’il acquit pendant son cheminement. Son influence dépassa les cercles de la Shâdhiliyyah et ne cessa de motiver des commentaires de nombreux savants musulmans au fil des siècles.
Le mot Hikam est le pluriel de Hikmah qui signifie sagesse, ou encore, maxime ou aphorisme, selon le con t e x t e. Trois styles se succèdent dans ce petit ouvrage : les aphorismes à proprement parler, quatre courtes épîtres, et une série de suppliques émouvantes. Les aphorismes sont énoncés dans un style concis, incisif, élégant, rythmé et appelant à la méditation profonde. Chaque aphorisme énoncé vise à raffiner la foi ou l’éthique, à élever l’énergie spirituelle de l’aspirant, à parfaire sa connaissance de Dieu, ou à défaire certaines pratiques. Dans leur succession, les aphorismes s’apparentent aux perles d’un collier spirituel précieux. Il dit par exemple dans ses aphorismes :
« Parmi les signes montrant que tu comptes sur tes œuvres, figure l’affaiblissement de ton espérance lorsqu’un faux-pas survient. »
Ou encore : « Tes efforts pour ce qu’Il t’a garanti et ta négligence à l’égard de ce qu’Il t’a demandé sont des signes de l’aveuglement de ta clairvoyance (basîrah). »
Les quatre épîtres qui succèdent aux aphorismes apportent des réponses à des questions soulevées par ses disciples. Dans un style plus contracté, mais toujours élégant, ces épîtres constituent une agréable transition entre les aphorismes et les suppliques qui clôturent l’ouvrage. Dans ses suppliques ou entretiens intimes, Ibn `Atâ’illâh fait montre d’une soumission totale et d’une pauvreté en Dieu. Il pleure ses manquements et l’insignifiance de son être devant la Suprême Magnificence du Créateur. Par ses questions rhétoriques, Ibn `Atâ’illâh appelle son lecteur et ses disciples à mieux connaître Dieu, l’Initiateur. Dans cette pauvreté envers Lui, dans cette réalisation de notre faiblesse, dans ce brisement de l’ego dénudé, l’aspirant trouvera sa sérénité et sa paix intérieure.
Ce livre inspira de nombreux commentaires et continue, de nos jours, à motiver maintes analyses. Le premier commentaire des Hikam serait Tathbît Al-Himam bi-Tabyîn Ma`ânî Al-Hikam, composé par le grammairien, Shams Ad-Dîn Ibn `Abd Ar-Rahmân Ibn As-Sâ’igh (708-776 A.H., 1375-1308 E.C.).
Parmi les commentaires d’Al-Hikam, il y a aussi :
Ghayth Al-Mawâhib Al-`Aliyyah, par Sheikh Ibn `Abbâd Ar-Rundî (733-792 A.H., 1333-1390 E.C.).
Al-Futûhât Ar-Rahmâniyyah, par Sheikh Ahmad Zarrûq (846-899 A.H., 1442-1493 E.C.) qui composa aussi d’autres commentaires d’Al-Hikam comme Miftâh Al-Fadâ’il [3].
Sharh Al-Hikam, par le Grand Imâm d’Al-Azhar Sheikh `Abd Allâh Ash-Sharqâwî (1150-1227 A.H., 1737-1812 E.C.).
Iqâdh Al-Himam, par Sheikh Ibn `Ajîbah (1160-1224 A.H., 1747-1809 A.H.).
Sharh Al-Hikam, par Sheikh Hasan Ibn Mukhaddim (1260-1331 A.H., 1844-1913 E.C.), un savant de Hadramout.
Sharh Al-Hikam, par Sheikh `Abd Al-Majîd Ash-Sharnûbî (d. 1348 A.H., 1929 E.C.), un savant et un juriste malékite.
Sharh Al-Hikam, par Sheikh Muhammad Sa`îd Ramadân Al-Bûtî [4].
Commentaire oral de certains aphorismes par Dr. `Umar `Abd Al-Kâfî.
Commentaire oral des Hikam par Sheikh `Umar Ibn Hafîdh.
On peut également écouter l’énconcé des Hikam en ligne, au grand profit de nos visiteurs non-voyants




Témoignages
L’Imâm Tâj Ad-Dîn As-Subkî, le fils du Sheikh de l’Islam Taqiyy Ad-Dîn As-Subkî, dit dans Tabaqât Ash-Shâfi`iyyah Al-Kubrâ : « Sheikh Tâj Ad-Dîn Abû Al-Fadl, Ahmad Ibn Muhammad Ibn `Abd Al-Karîm Ibn `Atâ’illâh, le résident d’Alexandrie. J’estime qu’il fut shaféite, mais on dit qu’il était malékite [5]. Il fut le maître du Sheikh, l’Imâm, mon père, en matière de soufisme. Il fut un gnostique, aux signes subtils. Il accomplit de nombreux prodiges et avait un pied ferme dans la discipline du soufisme. Il accompagna Sheikh Abû Al-`Abbâs Al-Mursî, le disciple du Sheikh Abû Al-Hasan Ash-Shâdhilî, et s’initia auprès de lui. Sheikh Tâj Ad-Dîn s’installa au Caire pour éduquer et exhorter les gens. On lui doit des expressions sublimes que ses disciples consignèrent dans des ouvrages. »

As-Safadî dit dans A`yân Al-`Asr wa A`wân An-Nasr : « Le Sheikh, le gnostique, Tâj Ad-Dîn Abû Al-Fadl d’Alexandrie. Ce fut un homme pieux, ayant une gustation spirituelle raffinée. Ses paroles apaisaient les cœurs et ravivaient la flamme des Amoureux. Il s’installait sur une chaire d’enseignement dans les mosquées et muselait les déviants. Il avait une grande connaissance des paroles des pieux prédécesseurs et celles des soufies. La brise parfumée de ses discours éveillait la nostalgie amoureuse (shawq) dans de nombreux cœurs et effaçait par les larmes des péchés abondants. Ce fut un homme de vertu, manifestant les signes de la droiture. Il fut un disciple du Sheikh Abû Al-`Abbâs Al-Mursî, le compagnon d’Ash-Shâdhilî. Il fut aussi un grand opposant du Sheikh Taqiyy Ad-Dîn Ibn Taymiyyah, et inspirait beaucoup de respect par la force de son caractère. Il demeura ainsi jusqu’au jour où cette expression éloquente se tut et les étoiles de ces signes s’éteignirent. Il décéda, puisse Dieu lui faire miséricorde le 11 Jumadah II 709 A.H., à l’École Mansûriyyah au Caire. »

L’Imam As-Suyûtî dit de lui dans Husn Al-Muhâdarah fî Akhbâr Misr wal-Qâhirah : « Sheikh Tâj Ad-Dîn Ibn `Atâ’illâh, Abû Al-`Abbâs Ahmad Ibn Muhammad Ibn `Abd Al-Karîm Al-Judhamî d’Alexandrie, l’Imâm et l’orateur selon la voie d’Ash-Shâdhilî. Il réunit toutes sortes de sciences, comme l’exégèse, le Hadîth, la grammaire, les fondements, la jurisprudence selon l’école malékite. Il accompagna en matière de soufisme Sheikh Abû Al-`Abbâs Al-Mursî, qui fut la merveille de son temps. At-Taqiyy As-Subkî s’initia auprès de lui. »

En rapportant les événements qui survinrent en 709 A.H., Ibn At-Taghrî Bardî dit : « Le Sheikh, le modèle, le sieur connaisseur de Dieu — Exalté soit-Il —, Abû Al-Fadl Ahmad Ibn Muhammad Ibn `Abd Al-Karîm d’Alexandrie, le malékite, le soufi, le prédicateur, l’éducateur, décéda cette année, pendant le mois de Jumadah II, et fut enterré dans la Qarâfah. Sa tombe est connue et les gens lui rendent visite. Ce fut un homme pieux et un savant. Il s’installait sur une chaire et une foule nombreuse assistait à ses prêches. Son exhortation avait un grand impact sur les cœurs et il avait une parfaite connaissance des paroles des gens versés dans les vérités spirituelles et les maîtres de la voie. On lui doit une poésie agréable, dans le style des soufis, et son cortège funéraire fut très imposant. L’un de ses poèmes commence par ces vers :
Mon ami ! La caravane partit à grande allure, alors que nous sommes assis là, que feras-tu donc ?
Acceptes-tu de rester après eux, tourmenté par tes espoirs et ton amour ardent ?
Voici la langue de l’univers affirmant tout haut que toutes les créatures sont des voiles. » [6]
Puisse Dieu lui faire miséricorde et éclairer sa tombe
P.-S.
Sources :
Ibn `Atâ’illâh’s Sufi Aphorisms (Kitâb Al-Hikam), traduit et annoté par Victor Danner, préfacé par Martin Lings.
Tabaqât Ash-Shâfi`iyyah Al-Kubrâ, par Sheikh Tâj Ad-Dîn As-Subkî.
A`yân Al-`Asr wa A`wân An-Nasr, par As-Safadî.
Husn Al-Muhâdarah fî Akhbâr Misr wal-Qâhirah, par l’Imâm As-Suyûtî.
An-Nujûm Az-Zâhirah fi Mulûk Misr wal-Qâhirah, par Ibn At-Taghrî Bardî.
Al-A`lâm, par Az-Zarkalî.
Ad-Durar Al-Kâminah, par l’Imâm Ibn Hajar Al-`Asqalânî.

Notes
[1] Ce commentaire est disponible en ligne sur le site almoslem.net. Ce poème fut par ailleurs augmenté par Sheikh Ibn `Arabî selon la technique du takhmîs.
[2] Voir le commentaire des Hikam par Sheikh Muhammad Sa`îd Ramadân Al-Bûtî.
[3] Hadiyyat Al-`Ârifîn d’Al-Bâbânî.
[4] Le lecteur trouvera des extraits de ce commentaire sur le site bouti.com.
[5] Contrairement à l’idee répandue, l’Imâm Tâj Ad-Dîn As-Subkî semble douter de l’affiliation d’Ibn `Atâ’illâh à l’école malékite. C’est la raison pour laquelle il lui réserve une notice biographique dans son ouvrage dédié aux générations de savants shaféites.

.[6]An-Nujûm Az-Zâhirah fi Mulûk Misr wal-Qâhirah






التوقيع

***قال لقمان لابنه: يا بنى جالس العلماء، وزاحمهم بركبتيك، فإن الله يحيى القلوب بنور الحكمة، كما يحيى الأرض الميتة بوابل السماء***

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